Voilà plus d’un an que nous partons à la rencontre d’entrepreneurs de tous horizons qui composent le paysage des cannabinoïdes français. Des dizaines d’entrevues lors desquelles nous l’avons presque systématiquement constaté : derrière l’histoire de ces entreprises, il y en a toujours une autre, plus ancienne, plus profonde, plus humaine. Chez Third Eye Cannabinoids, société parisienne créée en 2021, ce sont Léo et Baptiste qui nous ont accueillis et raconté leurs parcours respectifs.
Bien avant de fonder leur société, tous deux étaient amis. Pourtant, il leur est arrivé ce qui est souvent la pire mésaventure pour deux copains : ils sont tombés fous amoureux de la même ! Heureusement pour eux, ils n’ont pas eu à se battre pour la conquérir, la belle plante en question ayant un cœur gros comme le monde, bien assez pour tous nous aimer. Et les deux comparses le lui rendent bien, puisque cette Cannabis Sativa L., ils la placent au centre de tout.
Dans l’ascenseur
Léo et Baptiste sont parisiens de naissance. Tous deux enfants de parents divorcés, ils vivaient, au rythme des gardes alternées, dans le même immeuble. Adolescents au milieu des années 2000, ils se croisaient fréquemment et partageaient des trajets en ascenseur sans jamais s’adresser un mot autre que « Bonjour ». Mais le monde est petit. Un beau jour, ils se retrouvent dans la même soirée. Ils s’observent de loin, et finissent par s’en convaincre : « C’est le gars de l’ascenseur. » Enfin, ils se parlent, plus qu’un simple bonjour, et deviennent immédiatement potes. Quelques semaines plus tard, nouvelle soirée, tous deux sont invités à jouer au poker. Ils ne se connaissent pas encore bien, mais quand Léo apprend que Baptiste envisage de partir pour un voyage initiatique en Inde, il s’engage : « Si je gagne ce soir, je pars avec toi ! » Comme un signe du destin, quelques quintes flush et all-in plus tard, Léo remporte le magot et commande son billet d’avion.
Rishikesh, en Inde.
Direction Rishikesh
Léo et Baptiste ne sont pas devenus amis par hasard. Même si briser la glace a été long, ils ont énormément en commun. Des souffrances de l’enfance à l’amour du chanvre en passant par un vif attrait pour tout ce qui est « mystique ». Ils décident donc, après cette partie de poker, de s’envoler ensemble pour Rishikesh, haut lieu du yogisme situé aux portes de l’Himalaya. Nous sommes alors en 2011, et ce voyage initiatique de cinq semaines va changer leur vie. Si les paysages sont superbes et les rencontres d’une grande richesse, leur principale découverte, c’est eux-mêmes. Tout ce qu’ils ont trouvé là-bas leur a permis de se libérer de leurs souffrances, du carcan sociétal et familial dans lequel ils étaient enfermés. Cela remet en question beaucoup de projets. Léo, à son retour, devait intégrer une école des métiers de l’Internet, celle du patron de Free. Cela n’arrivera pas. Ce n’est pas le sens qu’il veut donner à sa vie. Ça ne l’a jamais été, et son voyage lui a ouvert les yeux. Finalement, il devient restaurateur. Baptiste, quant à lui, n’en a pas eu assez. Il a besoin de repartir. En Inde, et ailleurs…
« La plupart de nos problèmes viennent de nous-mêmes, de notre mental »
Vivre avec soi-même
Pendant que Léo mène divers projets dans la restauration, au rythme de la vie parisienne, Baptiste, lui, ne s’éloigne jamais de son passeport. Entre 2011 et 2014, il multiplie les allers-retours entre l’Inde et l’Europe, principalement à Ibiza, Barcelone ou au Portugal. Trois années durant lesquelles il rencontre des chamanes mexicains et découvre de nombreuses techniques de méditation qui vont faciliter la remise en question profonde dans laquelle il se trouvait : d’où vient-on ? Qui sommes-nous ? Où va-t-on ? Des interrogations qui semblent simples, mais auxquelles il est compliqué de répondre, avec ses mots à soi. Et quand, parfois, il rentre en France, la première personne qu’il voit est invariablement Léo, à qui il transmet tout ce qu’il a appris, tout ce qu’il a vécu. Lui qui est alors en pleine période « métro, boulot, dodo », est bien placé pour comprendre à quel point il peut être difficile de se détendre, d’être en paix avec soi-même. De lâcher prise, tout simplement, car, comme ils le disent, « la plupart de nos problèmes viennent de nous-mêmes, de notre mental ».
Le pouvoir de l’intention
Ce rythme infernal de Parisien, de patron, qui plus est dans la restauration, il n’en peut plus. Alors, en 2015, Léo décide d’arrêter et de se consacrer à une de ses passions, un art énergétique d’origine japonaise : le Reiki. Il s’y adonne pleinement pendant six mois, ce qui lui permet de retrouver l’équilibre personnel indispensable à son bien-être. Grâce à cela, il accompagne aussi de nombreuses personnes en souffrance dans leur vie.
En parallèle, Baptiste, au gré de ses nombreux voyages, trouve divers emplois. Notamment un poste de consultant dans le secteur des cannabinoïdes, qu’il occupe pendant plusieurs années. Le chanvre le passionne, depuis tout jeune, et le suit dans la plupart de ses quêtes spirituelles. Il s’y intéresse sous tous les angles, se nourrit de lectures, de conférences… Si, par humilité envers la plante, il se définit davantage comme un autodidacte passionné que comme un expert, ses connaissances en matière de culture, de biologie et de chimie le rendent très précieux pour les entreprises qui l’emploient.
Le marché français
En 2020, le commerce du CBD explose en France, profitant d’une législation plus permissive. Les boutiques ouvrent par centaines, de nouvelles marques éclosent chaque jour. Baptiste, avec son travail, a accès à des sommités florales de qualité, qu’il rapporte en France. Avec Léo, ils visitent de nombreux magasins, écoutent les conseils donnés par les commerçants, et goûtent les produits qu’ils leur achètent. Ils se rendent vite à l’évidence : entre les produits que Baptiste ramène et ceux qui sont en vente en France, la plupart du temps, il n’y a pas photo ! Quant aux conseils prodigués, ils pensent pouvoir faire mieux, aller plus loin.
Ils décident donc de se lancer, même si c’est encore un peu flou dans leur tête : ouvrir une boutique, créer leur marque, ou bien les deux ? Et comment se prémunir contre les ennuis judiciaires, quelle que soit l’activité qu’ils choisiront ? Celle qui va répondre à ces questions, et les aiguiller dans leurs choix, est une avocate bien connue dans le secteur : Me Ingrid Metton, que nous avons interviewée dans CBD Magazine n° 3. Après sa consultation, c’est décidé, Léo et Baptiste vont créer leur marque !
La naissance de la marque
Les deux amis ne veulent pas se précipiter, ni laisser quoi que ce soit au hasard. Le simple fait de choisir le nom de leur marque leur prend plusieurs mois. Pourtant, quand on connaît leurs parcours et leurs « croyances », cela aurait pu leur prendre moins de temps, tant cela semble évident maintenant qu’ils l’ont trouvé : Third Eye Cannabinoids (voir encadré « Ajna »). Nous sommes alors en décembre 2020, et il leur reste du pain sur la planche : identité graphique, dénominations commerciales, typologie de produits, gammes cohérentes… Tout cela leur prend neuf mois, jusqu’en septembre 2021, date officielle de leur arrivée sur le marché.
Aucun compromis
Si créer l’univers de la marque prend du temps, le plus long est de sélectionner les matières premières, les extraits, les distillats… Car les deux associés ne font aucun compromis en matière de qualité et de formulation. C’est leur marque de fabrique. La plante, ils l’aiment tellement qu’ils ne veulent rien lui retirer, mais au contraire la « représenter dans son ensemble ». Ils vont même plus loin, en ajoutant à leurs produits des terpènes spécifiques afin d’orienter les effets de la plante en fonction des attentes du consommateur (douleurs, sommeil…). Pas de hasard là non plus, ils travaillent main dans la main avec une société étrangère qui dispose d’une précieuse banque de molécules brevetées (cannabinoïdes, terpènes, etc.). Bien sûr, seul le full spectrum a droit de cité chez eux. Et, à l’instar de l’isolat, l’huile de colza bon marché est bannie de leurs formules ; seule l’huile MCT trouve grâce à leurs yeux, puisqu’elle augmente la biodisponibilité des principes actifs qu’elle contient.
« L’effet d’entourage, c’est comme un orchestre symphonique »
Comme toutes les sociétés qui ne sélectionnent que des matières premières de grande qualité, et qui ne transigent pas sur la formulation, les tarifs de leurs produits se situent dans la tranche haute. Pas évident à expliquer à une clientèle parfois habituée à payer deux fois moins cher pour des références qui leur semblent équivalentes, notamment en termes de taux de CBD. Mais pas question pour eux de baisser en qualité. Au contraire, à l’instar de nombreuses marques, ils prônent la pédagogie. Il s’agit d’informer le consommateur, de lui expliquer pourquoi il faut que les produits qu’il achète contiennent tout ce que la plante a à offrir, pas moins. Car, comme Baptiste le dit, « l’effet d’entourage, c’est comme un orchestre symphonique : plus il y a d’instruments habitués à jouer de concert, plus la mélodie sera belle. »
Contacts
Internet : Thirdeye-shop.com
Facebook : @Thirdeye.Cannabinoids
Instagram : @thirdeye_cannabinoids
NOM INCLUSIF
Nombre de marques portent le sigle « CBD » dans leur nom. Pas Third Eye, qui a choisi « Cannabinoids » à la place, pour éviter d’appâter le client avec les trois lettres à la mode…
AJNA
Les adeptes de yoga le connaissent sûrement : le 3e œil, sixième chakra, nous confère notre capacité d’intuition. Quand il est ouvert, notre perception de la vie est plus lucide, nous permettant même de voir au-delà du réel. Quand on connaît le parcours de Léo et Baptiste, on comprend mieux pourquoi leur marque s’appelle « Third Eye ».
PACKAGINGS INNOVANTS
Il n’y a pas que le contenu qui compte. Le contenant a aussi son importance, surtout quand on sait à quel point les principes actifs sont sensibles aux UV et au degré d’hygrométrie. Pour garantir une bonne conservation des produits, les fioles en verre violet de Third Eye bloquent les UV, et leurs sachets sont faits dans une matière qui garantit un taux d’humidité de 62 %.
CONSULTATIONS EN LIGNE
Dans le but d’orienter une clientèle parfois déroutée face aux nombreux produits disponibles sur le marché, Third Eye propose des consultations. Il suffit de remplir un formulaire sur le site de la marque. Le consommateur est ensuite contacté par téléphone, et un spécialiste prendra soin de répondre à ses questions.
2 forfaits :
15 minutes = gratuit
45 minutes = 50 €